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La formation des roches et les minéralisations de baryte dans la carrière de Lompret.

Troisième partie

Ecrit par Luc Van Bellingen.

 

2.  La découverte du filon (suite).

 

 

 

 

 

Nous formons une chaîne pour descendre les pièces jusqu'au bas du tas de blocs enchevêtrés.

Nathalie, Catherine et Geneviève se chargent d'un premier décrassage des minéraux et les belles cristallisations commencent à apparaître.  Une bâche improvisée reçoit les minéraux fraîchement lavés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La bande transporteuse humaine acheminant les cristaux depuis le lieu d'extraction jusqu'au lieu de lavage et de stockage

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photo : Nathalie Nocent

 

 

 

La récolte est impressionnante et nous laisse croire qu'une découverte majeure vient d'être faite.

Le travail est harassant.

Ceux qui voient de belles cristallisations dans les bourses et qui croient qu'on les trouve comme cela et qu'il suffit de s'abaisser pour les ramasser se trompent lourdement.

Les belles cristallisations se sont souvent développées dans un filon, qui a été ensuite empli d'argile.

Nous retrouvons donc les minéralisations engluées dans de l'argile «amoureuse» comme on dit dans le jargon des minéralogistes... ce qui veut dire qu'elle est compacte, collante et gluante, de couleur blanchâtre à jaune voire brune... pire que celle qu'emploient les potiers.

Cependant, avant d'atteindre le filon, il faut parfois creuser dans la terre et les blocs de roches sur 2 voire 3 mètres de profondeur car tout ce qui est au dessus est soit oxydé par les eaux d'infiltration quand on prospecte en terrain neutre ou explosé par les tirs de mines quand on est en carrière.

Arrivés sur le «filon en place», il faut décoller les plaques de minéralisations de la paroi, passer la main dessus pour en enlever une couche de 3 à 4 cm d'argile et parfois on sent des aspérités, signe qu'il y a peut-être des cristaux en dessous.

En général on emballe le tout en l'état de manière à ce que l'argile protège les cristaux au cours du transport et on sort de la carrière englués et crottés comme pas possible.

 

 

Stockage  provisoire des minéraux. Photo : Nathalie Nocent

 

 

 

 

 

 

 

De retour à la maison, il faut laisser tremper quelques heures à quelques jours les pièces dans des seaux d'eau pour détacher l'argile.  Un bon coup de brosse de chiendent permet d'éliminer 90% de l'argile et c'est à ce moment qu'on sait si on a une pièce qui figurera dans la vitrine ou qui finira avec les déchets inertes au parc à containeurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Francis après une journée de travail dans la boue. Photo : Nathalie Nocent

 

 

C'est le moment de vérifier l'esthétique de la pièce et de veiller à ce qu'elle soit présentable :

·        Elimination des cristaux endommagés

·        Réduction des pièces trop imposantes par élimination l'excédent de roche stérile

Une bonne savonnée et du «frotte fort» permet d'éliminer encore une bonne partie de l'argile restante...mais il en restera toujours dans les interstices.

C'est ici qu'entre en jeu l'eau oxygénée qui agira comme un floculant pour en extraire les dernières particules d'argile.

Si l'argile a complètement disparu, les cristaux sont noircis, rougis par des oxydes métalliques qu'il faut éliminer par un bain de dithionite.

Un dernier séjour dans de l'eau claire pendant un jour ou deux permettra d'éliminer les dernières particules de produits chimiques. 

Une dernière savonnée et un séchage terminera le traitement et la pièce sera prête pour la mise en vitrine.

Mais revenons à notre filon...

 

 

 

Le haut du filon évidé. Un chapeau de cristaux est encore accroché au plafond. Photo : Nathalie Nocent

 

 

 

Boc de cristaux avant tout nettoyage. Photo : Francis Van Troyen

 

 

 

 

 

 

Bloc de cristaux après un premier nettoyage.  Remarquons la couleur des cristaux : la couleur rouge brique provient des oxydes métalliques qui les recouvrent.

 

 

 

 

 

Photo : Francis Van Troyen

 

 

 

Après plusieurs visites, j'ai pu localiser plusieurs filons de baryte ± parallèles les uns avec les autres, tous ± dirigés dans la même direction : Ouest - Est.

Les premiers (1) sont sur la droite de la carrière.  Fins et peu développés, ils ne présentent que de petits cristaux qui ne font réellement que le bonheur des micromonteurs.  Ce sont les filons que nous visitions au début, avant que je ne découvre le gros filon.

 

 

 

 

 

 

 

 

Position des petits filons, le long d'une paroi aujourd'hui explosée et disparue.

 

 

 

 

 

 

Photo : Nathalie Nocent

 

Le gros filon (2), quant à lui, se situe plus au centre de la carrière et il semble former une espèce d'Y avec à l'intersection des bras, le filon vertical que nous avons exploité à la Pentecôte 2013.

Nous pouvons ajouter, en outre, que deux autres filons transversaux et parallèles  ± Nord - Sud de calcite (3) traversent le bioherme.  On y a trouvé des rhomboèdres(8) laiteux à gris, des cristaux prismatiques laiteux à gris, des rhomboèdres laiteux contenant des scalénoèdres(9) miel (rhomboèdres fantômes) et de beaux scalénoèdres blancs laiteux d’une dizaine de cm de long.

1 et 2 = Ba

3 = Ca

 

 

 

 

 
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